Solitude

Ella Wheeler Wilcox

Le poème Solitude d’Ella Wheeler Wilcox (1850–1919) exprime avec une grande lucidité la condition humaine face à la joie et à la souffrance : on accueille volontiers la gaieté, la réussite et le partage, mais que l'on se détourne de ceux qui souffrent et sont seuls.

Premier draft

Le poème

Solitude

By Ella Wheeler Wilcox

Laugh, and the world laughs with you;
Weep, and you weep alone;
For the sad old earth must borrow its mirth,
But has trouble enough of its own.

Sing, and the hills will answer;
Sigh, it is lost on the air;
The echoes bound to a joyful sound,
But shrink from voicing care.

Rejoice, and men will seek you;
Grieve, and they turn and go;
They want full measure of all your pleasure,
But they do not need your woe.

Be glad, and your friends are many;
Be sad, and you lose them all,—
There are none to decline your nectared wine,
But alone you must drink life’s gall.

Feast, and your halls are crowded;
Fast, and the world goes by.
Succeed and give, and it helps you live,
But no man can help you die.

There is room in the halls of pleasure
For a large and lordly train,
But one by one we must all file on
Through the narrow aisles of pain.

Solitude

Par Ella Wheeler Wilcox

Ris, et le monde rira avec toi ;
Pleure, et tu seras tout seul à pleurer ;
Car la vieille et triste terre doit trouver sa joie,
Mais elle porte déjà son propre fardeau.

Chante, et les collines te répondront ;
Soupire, et ton souffle se perd dans les airs ;
Les échos répondent à un son joyeux,
Mais se perdent devant la voix qui se plaint.

Réjouis-toi, et les hommes viendront à toi ;
Souffre, et ils s’éloigneront de toi ;
Ils veulent profiter de tous tes plaisirs,
Mais n’ont que faire de ton malheur.

Sois heureux, et tes amis seront nombreux ;
Sois triste, et tu les perdras tous ;
Personne ne refuse de boire ton vin de miel,
Mais tout seul, il te faut boire le fiel de la vie.

Festoie, et ta demeure sera remplie de monde
Mortifie-toi, et le monde passera sans toi.
Réussis et donne, cela t’aide à vivre,
Mais personne ne peut t’aider à mourir.

Il y a beaucoup de place dans les lieux de fêtes,
Pour une grand et noble cortège ;
Mais un à un, nous devons tous passer seul
Par les étroits couloirs de la douleur.