La chanson
Le Grand Effondrement est une chanson qui dénonce l’aveuglement collectif face à la crise écologique et à la chute annoncée de notre civilisation. Sur un ton prophétique, elle oppose la ferveur consumériste et la destruction du vivant, adressant un message d’adieu et de mise en garde aux générations futures. Le texte évoque les dérives de la croissance infinie, la dévastation des océans, des forêts et des sociétés humaines, jusqu’à la résignation finale devant la mort.
En écho, le texte rappelle le rapport Meadows (1972) et ses prévisions d’effondrement, confirmées par les études récentes. L’ensemble se conclut sur une note d’espoir : il est encore temps de choisir la sobriété et la coopération pour éviter le désastre annoncé.
L'enregistrement est en cours.
En attendant, voici les paroles :
LE GRAND EFFONDREMENT
Je suis né dans des années folles,
On construisait partout des supermarchés,
Comme nos ancêtres bâtissaient des cathédrales.
On priait partout pour la croissance,
On avait tout en surabondance,
Mais on avait vendu nos âmes au Capital.
Refrain :
Bonne chance, les enfants, le feu fait des ravages,
On a tout dévasté, de la mer aux nuages
Sur les cendres de nos rêves et l’ombre des vivants,
Voici venir, le grand effondrement.
J’ai vu les océans se remplir de plastique,
J’ai vu les derniers poissons disparaître,
J’ai vu des oiseaux englués dans des marées noires.
J’ai vu les forêts primordiales brûler,
Remplacées par des plantes stériles et transgéniques,
Pour nourrir des animaux dans des camps de concentration.
Refrain :
Bonne chance, les enfants, le feu fait des ravages,
On a tout dévasté, de la mer aux nuages
Sur les cendres de nos rêves et l’ombre des vivants,
Voici venir, le grand effondrement.
J’ai vu des enfants déchiquetés par des bombes,
J’ai vu des femmes dormir sur le bitume, dans la poussière,
J’ai vu des hommes tuer des innocents au nom du seul vrai Dieu.
J’ai signé des pétitions,
J’ai trié mes déchets,
Mais est-ce la solution quand tout va dans le mur ?
Refrain :
Bonne chance, les enfants, le feu fait des ravages,
On a tout dévasté, de la mer aux nuages
Sur les cendres de nos rêves et l’ombre des vivants,
Voici venir, le grand effondrement.
Et quand tout cela sera fini,
Qu’il ne restera plus que des cendres,
Qu’il n’y aura plus de vie, plus rien à défendre.
Mais moi je serai déjà parti, dormir sous la terre.
Ne me creusez pas de tombe, je veux dormir sous les arbres,
Que mon corps devienne mousse, qu’il nourrisse les larves.
Pour qu'un jour peut-être,
Je fasse pousser des fleurs
Sur toute la Terre.
Refrain final :
Bonne chance, les enfants, le feu fait des ravages,
On a tout dévasté, de la mer aux nuages
Bonne chance, les enfants, c’est votre tour maintenant.
Bonne chance, les enfants, l’Apocalypse, c’est maintenant.
1972 : Le rapport Meadows
En 1972, un petit groupe de chercheurs du MIT livrait un avertissement au monde. Leur étude, commandée par le Club de Rome, s’intitulait The Limits to Growth.
Pour la première fois, des ordinateurs modélisaient l’avenir de notre civilisation industrielle : population, ressources, pollution, production alimentaire, croissance économique.
Leur conclusion glaça ceux qui voulurent bien l’entendre : si l’humanité poursuivait sur sa lancée, elle rencontrerait les limites physiques de la planète au cours du XXIᵉ siècle.
Leur scénario le plus probable annonçait un effondrement entre 2020 et 2050.
Pendant longtemps, beaucoup préférèrent oublier ce rapport. Certains le ridiculisèrent, d’autres l’enterrèrent sous les promesses d’un progrès sans fin.
Mais les décennies ont passé. Et les chiffres sont venus.
La réalité a rejoint la prédiction.
2018-2025 : la confirmation
En 2018, à l’occasion du cinquantième anniversaire du Club de Rome, des chercheurs reprirent le flambeau. Leur constat fut terrible : la trajectoire du monde suivait fidèlement celle du scénario du « business as usual » — celui qui mène au déclin brutal.
Pas d’ajustement, pas de miracle : seulement la confirmation que nous marchions, les yeux ouverts, vers le mur que d’autres avaient annoncé.
Puis en 2019, une nouvelle étude affina ce diagnostic. Elle compara les données réelles de la planète aux modèles de 1972. Résultat : une corrélation frappante. Nous étions bien engagés dans la voie de l’épuisement, du basculement climatique et du recul de la production.
En 2020, puis en 2021, une analyste indépendante, Gaya Herrington, publia une mise à jour encore plus précise. Elle démontra que les trajectoires observées collaient presque parfaitement au scénario du déclin global.
Et aujourd’hui, en 2025, chaque année nous en montre les signes :
canicules record, forêts qui brûlent, océans qui montent, écosystèmes qui s’effondrent, tensions sur l’eau, l’énergie, l’alimentation.
Le rapport Meadows n’était pas une prophétie. C’était une alarme.
Une alarme que nous avons choisie d’ignorer.
Il n’est pas trop tard
Un autre scénario existait déjà dans les modèles de 1972 : celui où l’humanité ralentit volontairement sa croissance, choisit la sobriété, l’équilibre, la coopération.
Un monde qui apprend à vivre dans les limites de sa planète.
Le choix est encore là.
Soit nous laissons venir le Grand Effondrement.
Soit nous changeons de cap, ensemble, pour bâtir un futur vivable.